29 mars 2021

Gare d'Austerlitz: le Conseil du 5e arrondissement demande la révision du projet

Voeu de Laurent AUDOUIN, adopté par le Conseil du 5e arrondissement
Séance du 29 mars 2021
n° 05.2021.

Objet : V052021045 – Voeu relatif au projet “Austerlitz gare” porté par la SEMAPA.

Le Conseil du 5e arrondissement,
Vu l'article L.2511-12, alinéa 5 du Code Général des Collectivités Territoriales;
Vu l'article 15 du règlement intérieur du Conseil du 5e arrondissement relatif aux voeux;
Sur proposition et présentation de M. Laurent AUDOUIN, Conseiller d’arrondissement, du groupe l’Écologie pour Paris,

EMET LE VOEU SUIVANT
  • Considérant le projet “Austerlitz gare” porté par la SEMAPA sur la parcelle A7/A8 en sa qualité d’aménageur du quartier Paris Rive Gauche;
  • Considérant que ce projet comporte la création de 19 833 m² de commerces dans le nouveau bâtiment, auxquels s’ajoutent la création de 4 820 m² de commerces dans la gare, alors que la convention citoyenne sur le climat a demandé un moratoire sur les surfaces commerciales supérieures à 10 000 m2;
  • Considérant que ce projet est aux portes de la dernière très grande ZAC parisienne et que celle-ci représente déjà une concentration inédite en termes de bureaux et d'espaces de travail générant déjà une saturation des transports et de l'espace;
  • Considérant que le PLU bioclimatique dont la délibération a été votée lors du Conseil de Paris en décembre 2020 indique dans ses objectifs une renaturation de la Bièvre qui se jette dans la Seine à cet endroit et que densifier cette zone reviendrait potentiellement à priver Paris d'un espace de nature à valoriser;
  • Considérant que les nouvelles surfaces commerciales créeraient une concurrence directe pour les petits commerces du nord-est du 5e;
  • Considérant que le projet ne comprend que 550 m2 d’espaces verts sur une parcelle de près de 10 000 m2, alors même que le plan climat de la Ville de Paris stipule que “la préservation des espaces de pleine terre et la création de nouvelles surfaces de pleine terre sera systématiquement recherchée”;
  • Considérant que le même plan climat indique que “la transformation de bureaux en logements constitue une priorité”, et considérant que la ville mène par ailleurs, via ses bailleurs, un programme de conversion de bureaux vides en logements sociaux; et considérant que cette opération donne très clairement la priorité aux bureaux et constitue une densification lourde d’une parcelle, et ainsi s’oppose directement aux objectifs du plan climat de la ville;
  • Considérant que ce projet aboutirait à la création d’un « mur urbain » de 37 mètres de haut sur 300 mètres de long, renforçant la densité d’une des villes les plus denses au monde et écrasant le patrimoine historique environnant : verrière de la gare d’Austerlitz rénovée à grands frais, Museum d’Histoire Naturelle, bâtiments historiques de la Salpêtrière;
  • Considérant le manque cruel de logements accessibles aux classes populaires et aux classes moyennes dans la capitale et la nécessité de produire du logement social qui leur serait destiné, ainsi que le prix élevé du mètre carré dans le 5e arrondissement;
  • Considérant que sept fois plus de surface sont prévues pour l’activité économique que pour le logement, alors même que les jeunes actifs et les familles ont les plus grandes difficultés à se loger à Paris;
  • Considérant que ces nouvelles surfaces de bureaux aggraveraient le déséquilibre entre Paris et sa périphérie, contraignant davantage de personnes à effectuer de longs trajets quotidiens et renforçant ainsi la thrombose des transports collectifs (notamment la ligne 5) et de la voirie (rotation des 825 places de parking et de la desserte par camion du centre commercial, un comble pour une gare);
  • Considérant que ce projet aggraverait donc la pollution de l’air et augmenterait les émissions de gaz à effet de serre;
  • Considérant que la Ville de Paris est l’actionnaire principal de la SEMAPA, aménageur du projet, et qu’elle est donc en capacité d’imposer une révision du projet;
Le Conseil du 5e arrondissement demande à la Maire de Paris :
  • D’intervenir auprès des acteurs du projet pour obtenir la suspension à titre conservatoire les travaux sur la parcelle A7/A8;
  • D’engager urgemment des négociations pour réviser le projet, avec comme objectifs :
    • Le passage à un projet à forte dominante logement incluant une part sociale;
    • La diminution globale du gabarit et de la volumétrie de l’immeuble, notamment en termes de hauteur;
    • Une meilleure prise en compte des mobilités durables (espaces de stationnements cyclables, etc);
    • Une vraie priorité à la pleine terre autour des nouveaux bâtiments, au lieu de l’aménagement en esplanade actuellement prévu;
    • L’utilisation des espaces souterrains pour des activités de fret/logistique;
    • L’affectation de surfaces dédiées à des services publics (structures d’accueil de la petite enfance, bureau de Poste, antenne de police notamment) et la création d’équipements sportifs;
    • D’associer étroitement les mairies d’arrondissement à la future affectation des surfaces commerciales.

31 janv. 2021

Gare aux gares

Certes, il faut moderniser les gares parisiennes, mais les friches ferroviaires, bien commun, ne doivent pas servir à des opérations immobilières et financières. Bétonnisation, mercantilisme, densification et pollution, absence de concertation, absence totale de transparence. Nous y sommes opposés.

Gare d'Austerlitz : 700 places de parking, mais très peu de logements sociaux, un espace dérisoire réservé à la végétalisation en pleine terre, absence de gare de marchandises. Pour les riverains c'est plus de pollution dans ce quartier déjà saturé. Pour les voyageurs : des déplacements plus longs dans la gare. Pour l'avenir : la porte fermée au transport de marchandises sur rail. Nous, écologistes du 5e arrondissement, refusons ce projet en l'état. Nous vous appelons à la mobilisation au sein du Collectif Austerlitz collectifausterlitz@gmail.com

Gare d'Austerlitz: La rénovation de la gare d'Austerlitz c'est un centre commercial grand comme 5 terrains de foot et 52146 m2 de bureaux.

Gare "Auchan” du Nord: La gare du Nord devient la "gare Auchan". 50 000 m2 de surfaces supplémentaires, multiplication par cinq des surfaces de vente actuelles : une immense galerie commerciale consacrée au luxe. Allongement des parcours voyageurs, massification du quartier, congestion, pollution, absence de transparence, gestion de ce bien public laissé pendant 50 ans au groupe Auchan.


17 janv. 2021

Vœu relatif à l'intégrité du réseau de DSC

Vœu présenté par notre élu Laurent Audouin au Conseil du 5e Arrondissement - adopté sauf pour la partie sur la place de Valhubert
Séance du 18 janvier 2021 

no 05.2021

Objet : V052021013 – Voeu relatif à l'intégrité du réseau de DSC. 

Le Conseil du 5e arrondissement, 
Vu l'article L.2511-12, alinéa 5 du Code Général des Collectivités Territoriales; 
Vu l'article 15 du règlement intérieur du Conseil du 5e arrondissement relatif aux voeux; 

Sur proposition de M. Laurent AUDOUIN, Conseiller du 5e arrondissement, élu EELV, Mme Marie-Christine LEMARDELEY, Conseillère du 5e et Adjointe à la Maire de Paris chargée de l'enseignement supérieur, de la recherche et de la vie étudiante et de Mme Marine ROSSET, Conseillère du 5e arrondissement, élues du groupe socialiste; 

Sur présentation de M. Laurent AUDOUIN, Conseiller du 5e arrondissement; 

EMET LE VOEU SUIVANT 
  • Considérant que les Double Sens Cyclables sont de droit en Zone; 

  • Considérant qu'il est de l'intérêt de tous, cyclistes aussi bien qu'automobilistes, que les règles de circulation soient les plus simples possibles, que l'espace commun soit le plus directement lisible, et comporte le moins d'exceptions possible; 

  • Considérant que les DSC, outre qu'ils raccourcissent les itinéraires, n'ont pas d'impact autre que positif sur l'accidentologie des cyclistes; 

  • Considérant que le trafic automobile a diminué rue Saint Jacques (tronçon entre Port-Royal et Ursulines), que ce trafic était invoqué pour rejeter le passage en DSC mais que cette raison n'existe plus; 

  • L'entrée de la rue Calvin,
    l'une des voies où manque un DSC 
    Considérant que rien ne justifie ou ne justifie plus l'absence des DSC dans les rues de Candole, des Irlandais, Bazeille, Calvin (passage sous l'immeuble), et des Boulangers; 

  • Considérant que l'argument d'étroitesse, régulièrement invoqué contre les DSC, ne s'applique pas rue du Cardinal Lemoine (entre la quai de la Tournelle et la rue des Écoles), et que l'argument d'une vitesse excessive, évoqué à une époque, n'y existe plus aujourd'hui, les automobilistes y prenant dorénavant en compte la limitation de vitesse ; 

  • Considérant que la Place Valhubert comporte, le long du Jardin des Plantes, une contre-allée en sens unique, réservée dans son sens de circulation à la RATP, aux livraisons, et aux autocars qui viennent y stationner, à l'exclusion des vélos, qui pâtissent là d'un oubli manifeste; 

  • Considérant que cette contre-allée, qui est large et quasiment non-circulée, se place dans la continuité de la piste vélo qui aboutit en face (Paris 13), le long des anciens bâtiments du "Chemin de Fer d'Orléans”, et qu'elle serait pour les cyclistes un moyen commode de rejoindre la piste du quai St-Bernard, sachant que l'îlot de circulation qui organise la traversée au débouché du boulevard de l'Hôpital a déjà été construit en ce sens; 

  • le coût modique des aménagements ici souhaités, qui se résument globalement à l'ajoût de panonceaux sur des supports déjà existants, et d'un marquage au sol léger; 

  • que la généralisation future du dispositif “Zone 30" à tout Paris n'impliquera pas de réexamen rue par rue de la situation des voies qui en bénéficient déjà; 
Le Conseil du 5e arrondissement demande que : 
  • que les rues de Candole, des Irlandais, Bazeille, Calvin (passage sous l'immeuble), des Boulangers, Saint-Jacques (tronçon entre Port-Royal et Ursulines) soient dotées d'un Double Sens Cyclable; 

  • que la rue du Cardinal Lemoine (tronçon Tournelle et Écoles) soit dotée d'un Double Sens Cyclable avec tracé au sol de cette voie vélo; 

  • que la contre-allée de la Place Valhubert située le long du Jardin des Plantes soit ouverte dans les deux sens à la circulation des vélos. 
À l'unanimité/la majorité des suffrages exprimés, le Conseil du 5e arrondissement donne un avis favorable/défavorable à cette délibération.

8 déc. 2020

Scooters & motos: il est urgent d'agir

Pollution sonore, pollution de l’air, mortalité accidentelle importante, présence sur les trottoirs, les 2/3 roues motorisées deviennent le cauchemar des parisiens. Il est urgent que ce mode de déplacement, qui permet de se garer au plus près de sa destination, soit encadré : stationnement payant dans des emplacements réservés et contrôle du bruit.
 
Une nuisance sonore mal supportée
 
Les nuisances sonores constituent une plainte fréquente des parisiens. Certaines motos sont autorisées à rouler en générant un bruit de plus de 90 décibels, voire 100 décibels. Ils produisent ainsi presqu’autant de bruit qu’un marteau piqueur, très loin des 45 à 53 décibels recommandés. Conséquences sur la santé des riverains : accidents vasculaires cérébraux, maladies cardiovasculaires, problèmes d’apprentissages.
 
Une pollution de l’air très sous-estimée
 
Les scooters et les motos polluent par ailleurs beaucoup plus que les voitures. L’enquête réalisée par le Conseil international sur le transport propre (à l’origine de l’affaire Volkswagen), révèle que, par litre de carburant consommé, leurs émissions de monoxyde de carbone sont dix fois plus élevées que celles des voitures à essence et 20 fois plus que celles des diesels. Leurs émissions d’oxydes d’azote sont inférieures aux véhicules diesels mais 3 fois supérieures à la moyenne des véhicules à essence. Enfin, selon Airparif, leur émission en COV (composés organiques volatils) est très supérieure à celle des voitures individuelles (ils émettent 48% des COV à Paris).
 
Agir rapidement
 
Il faut agir, limiter le bruit mais également limiter les déplacements des 2/3 roues motorisées au profit des mobilités douces. Quelques mesures pour améliorer la situation : Supprimer les dérogations qui permettent légalement, pour certaines motos, des niveaux sonores dépassant les 80 décibels. Placer des sonomètres automatiques en ville pour verbaliser les motos trop bruyantes comme semble le souhaiter la mairie de Paris.
 
Mais c’est l’application du stationnement payant aux 2/3 roues motorisée qui limitera les nuisances en limitant le nombre de déplacements. Une de nos propositions municipales. Nous y sommes très attachés.

22 nov. 2020

Sandra Regol: «Ce qui n’est pas clair, c’est surtout Anne Hidalgo elle-même...»

Invitée par BFM TV [LIEN], Sandra REGOL réagit à la polémique de la Maire de Paris. Verbatim:
 
«Ce qui n’est pas clair, c’est surtout Anne Hidalgo elle-même. Parce qu’elle sait pertinemment, puisqu’elle était là, puisqu’elle a suivi le vote, et que les écologistes ont voté pour l’attribution du nom de Samuel Paty a une rue de Paris. Et elle joue, elle joue avec la réalité et avec les limites de ce qui crée la confiance dans les élus et dans la démocratie. Et pendant ce temps là, je suis très étonnée que quelqu’un qui se dit si “républicaine” n’agisse pas pour les droits. On a vu le silence terrible d’Anne Hidalgo sur la loi sécurité globale. Sur le fait que les droits de la presse , le droit à informer et à être informé, sur les droits et les libertés de personnes, cette loi commence à enclencher beaucoup, beaucoup, beaucoup de soucis, et des reculs qui créaient une jurisprudence sur laquelle il serait très compliqué de revenir en arrière. Donc accuser les écologistes, qui sont très fermes sur “comment est-ce qu’on fait société”, "comment est-ce qu’on fait nation”, “comment est-ce qu’on crée une république dans laquelle chacun et chacune trouve sa place et ait confiance”, nous accuser nous d'être en porte-à-faux par rapport aux valeurs de la République quand elle-même est clairement en porte-à-faux par rapport aux valeurs du droit, je trouve ça pour le moins déplacé, et même j’ai envie de lui dire: un petit peu inquiétant. D’ailleurs le syndicat Alliance Police ne s’y est pas trompé et félicite Anne Hidalgo pour son silence, qui prouve qu’elle est vraiment du côté du gouvernement sur ces lois.»
 
Et sur la question de notre alliance:
 
«En fait Anne Hidalgo est une véritable socialiste à l’ancienne, c'est-à-dire qu’elle fait de la politique politicienne, là où la société demande que les politiques sortent des postures, et soient en capacité de les entendre et de porter des réponses à la hauteur. Vous savez, pas des réponses faciles, pas des réponses de communication, pas des réponses au tout-venant. Non, des réponses qui apportent des solutions et des améliorations dans la vie de tous les jours. Anne Hidalgo , en préférant choisir l’option du combat politicien au lieu du combat politique, au sens noble du terme, c’est-à-dire faire des petits buzzs et des petites histoires et truandant la vérité, et bien elle démontre qu’elle n’est pas différente de tous ces politiques que nous combattons, en disant qu’il faut faire de la politique autrement, en transparence, et en ayant des propos en rapport avec nos actes.»

19 nov. 2020

«Notre mobilisation actuelle se porte particulièrement sur le respect de nos engagements...»

La crise sanitaire nous empêche de venir à votre rencontre physiquement, néanmoins nous restons attentifs aux événements locaux, mais aussi nationaux, car la crise sanitaire a de graves répercussions sur notre vie quotidienne et future.

Notre mobilisation actuelle se porte particulièrement sur le respect de nos engagements lors de la campagne municipale.

Localement la piétonnisation totale ou partielle « des rues aux écoles » afin de sécuriser les trajets maison-école et de lutter contre la pollution de l’air et sonore sont des points importants de notre actualité. Certaines rues de notre arrondissement sont très fortement impactées par ces nuisances, particulièrement la rue Buffon et une partie de la rue Saint-Jacques. 

Depuis des années et lors de la campagne municipale, nous avons renouvelé vivement notre demande de piétonnisation d’une partie de la rue Saint-Jacques. L’inversion de la circulation sur cette partie de la rue, actuellement réalisée par la mairie, ne nous satisfait pas. Elle n’est qu’un pis-aller, mais ne règle absolument rien au problème tant de la sécurité que des nuisances. 

D’autres événements, peut-être moins bruyants, mais tout aussi nocifs tant pour la préservation d’un bien vivre ensemble que pour la lutte contre le dérèglement climatique sont également actuellement l’objet de notre mobilisation.

Des abattages d’arbres sont régulièrement effectués dans nos rues, dans les cours des immeubles, parfois pour maladie, ce que nous comprenons, mais trop souvent pour la réalisation de projets de réaménagement ou de constructions nouvelles que nous pensons préjudiciables et nuisibles.

Nous sommes totalement opposés à tous ces projets de densification de notre quartier, qu’ils soient déjà en cours ou encore à venir, comme l’hôtel de la rue Lacépède, l’immeuble de la rue du Fer-à-Moulin, la construction de l’incubateur Paris Parc à la faculté de Jussieu....

La crise sanitaire n’amènera probablement pas au « monde nouveau » que nous souhaitons et nous constatons que beaucoup d’entreprises résistent à la mise en place du télétravail, mettant beaucoup de salariés dans l’obligation de continuer de prendre des transports en commun saturés et souvent inadaptés. Les principaux clusters étant les transports, les entreprises et les universités, l’incohérence de la gestion gouvernementale de cette crise se traduit, entre autres, par la non-obligation envers les entreprises à organiser immédiatement le télétravail, mais à fermer les librairies !!
 
Ne pouvant tracter nous passons par internet pour échanger avec vous sur divers sujets, et aujourd'hui sur les transports. Nous y reviendrons, voici déjà une réflexion sur les Zones 30, et pour une Zone Trafic Limité rue Buffon.

12 nov. 2020

Rue Buffon: une Zone à Trafic Limité à l'étude

Le conseil d’arrondissement du 5e arrondissement a voté à l’unanimité un vœu proposé par Laurent Audouin de mise à l’étude de mesures en faveur des rues aux écoles de l’arrondissement, en citant en particulier les écoles de la rue Buffon ainsi que le groupe scolaire Sœur-Rosalie.

Dans ces rues le trafic routier pose de nombreux problèmes:
  • un grave problème d’insécurité routière. Entre 2014 et 2018, 47 personnes ont été touchées par des accidents de la circulation dans le secteur Buffon Saint-Hilaire. La grande ligne droite de la rue Buffon est une invitation à l’excès de vitesse pour les scooters, motos et automobilistes, qui de plus, zigzaguent pour éviter les dos d’âne et les cyclistes. Rue Geoffroy-Saint-Hilaire, scooters, motos et voitures dévalent depuis le bd Saint-Marcel, sans visibilité sur la rue Poliveau, puis accélèrent pour passer le feu du croisement Buffon, en passant devant Sœur-Rosalie.
  • une pollution routière délétère pour la santé de nos enfants. L’association Respire a classé, pour 2018, les écoles de la rue Buffon en dépassement des normes OMS sur les 3 polluants atmosphériques
  • une source de perturbation pour les transports collectifs. Trois lignes de bus (24, 67, 89) passent dans le secteur, souvent perturbées par les embouteillages causés par le trafic de transit.
  • un enjeu pour le climat. L’Europe s’est engagée à réduire de 60 % ses émissions de gaz à effet de serre en 10 ans. Si l’on tient compte des disparités ville/campagne et de la part du transport routier dans notre empreinte carbone, cela implique de réserver le transport motorisé privé aux usages essentiels, et d’opérer une réduction de 80 % dans une ville comme Paris (rapport inCOPruptibles).
Le passage en zone 20 de la rue Buffon est une dangereuse fiction, faute d’équipements dissuadant effectivement les véhicules de dépasser cette vitesse. L’installation de radars pour verbaliser les excès de vitesse n’est pas une réponse appropriée : inutiles pendant les périodes d’engorgement, et quand la circulation est fluide les habitués freineront devant le radar, pour accélérer ensuite.

La piétonnisation serait compliquée à mettre en œuvre du fait des 3 lignes de bus passant par ces rues.

Il existe un compromis simple : le passage en zone à trafic limité (ZTL) de la rue Buffon dans son intégralité et de la portion est de la rue Geoffroy-Saint-Hilaire, entre les rues Poliveau et Buffon.

Zone 30 : une généralisation bienvenue

La Ville envisage le classement en Zone 30 de tout Paris, à l’exception du seul périphérique qui passerait à 50km/h (ce qui est encore au-dessus de sa vitesse moyenne). De quoi s’agit-il, et pourquoi est-ce un de nos plus constants combats ?

Les accidents de personnes sont sensiblement moins graves : être percuté à 30 km/h laisse une chance de survie qui n’existe plus à 50 km/h. Surtout, ils sont nettement moins nombreux : on s’arrête plus facilement quand on va moins vite. Cet apaisement permet une certaine perméabilité de la chaussée aux piétons, les feux y sont moins nécessaires, de même que les barrières. Le sentiment d’insécurité (une terrible violence faite par exemple aux plus âgés !) diminue.

La cohabitation entre motorisés et cyclistes s’y fait plus naturellement, les vitesses devenant similaires. L’apaisement permet des DSC (double sens cyclable). Le dispositif est maintenant rodé, on observe que les chocs frontaux, qui étaient redoutés, n’ont pas lieu : justement parce que cyclistes et automobilistes se voient. Les accidents pour ouverture de portières diminuent drastiquement, pour la même raison. Des « cédez-le-passage » autorisent les cyclistes à franchir les feux rouges quand aucun véhicule ne se présente latéralement, le piéton étant évidemment toujours prioritaire.

Pour les automobilistes, conduire à Paris est un jeu de pédalier entre le frein et l’accélérateur. En Zone 30 on arrive moins vite sur l’obstacle et on s’économise des cycles d’accélération comme de freinage qui sont sources de pollution de l’air, aussi bien que sonore. La vitesse de circulation moyenne des voitures est aujourd’hui à Paris aux alentours de 14 à 15 km/h : s’en tenir à 30 km/h écrête la courbe des vitesses (moins de pics vers le haut, comme vers le bas) sans incidence notable sur la plupart des temps de trajet.
Les Zones 30 sont déjà nombreuses dans le 5e arrondissement. En dehors des grands axes structurants, sa généralisation consistera essentiellement à gommer des morceaux de voies oubliées : la rue Bertholet, celle des Fossés-Saint-Bernard, la rue des Écoles entre Monge et Jussieu, la rue Cuvier le long de Jussieu, ou même la rue Boutebrie quasi piétonnière. Ce sera une simplification du plan de circulation, qui y gagnera en cohérence.

14 sept. 2020

Conseil du 5e arrondissement du 21 septembre 2020 - Vœu relatif à la sauvegarde du cinéma La Clef

Vœu relatif à la sauvegarde du cinéma La Clef, déposé au Conseil d'Arrondissement par notre élu Laurent Audouin.

Considérant l’arrêt des activités du Cinéma La Clef le 15 avril 2018 ;

Considérant l’engagement du collectif Home Cinéma, qui occupe les locaux malgré le risque juridique encouru, sans autre objectif que celui de faire vivre un lieu culturel de proximité ;

Considérant le fort écho que rencontre cette occupation auprès des riverains et la volonté de proposer des activités ouvertes à tou·te·s, notamment des séances à prix libre ;

Considérant les vœux adoptés à l’unanimité lors des Conseils d’arrondissement des 22 janvier 2018, 16 avril 2018, 28 octobre 2019 et 21 janvier 2020, présentés respectivement par Laurent Audouin pour le 1er et par Florence Berthout, pour les suivants ;

Considérant l’impossibilité de tout dialogue avec le propriétaire des murs, qui semble n’avoir comme objectif que d’obtenir l’expulsion du collectif et une monétisation maximale de son bien, faisant fi de toute logique culturelle ou d’intérêt commun ;

Considérant que l’accord de mandature de la majorité municipale prévoit une enveloppe de 30 M€ pour la sauvegarde des lieux culturels menacés, et considérant les récentes et salutaires annonces d’achat du Lavoir Moderne Parisien et de la Flèche d’Or ;

Sur proposition de Laurent Audouin, le conseil du 5e arrondissement forme le vœu que :
  • La ville de Paris réaffirme sa détermination à sauvegarder l’existence d’un cinéma associatif dans les murs de la Clef en usant de tous les moyens à sa disposition, y compris le droit de préemption du lieu ;
     
  • La ville de Paris accompagne activement le montage d’un projet de reprise de l’activité issu de l’Economie Sociale et Solidaire pouvant associer riverains, mécènes, professionnels du cinéma et collectivités.

Conseil du 5e arrondissement du 21 septembre 2020 - Vœu relatif aux réalisations préparatoires à la renaissance de la Bièvre

Vœu relatif à la piétonnisation des abords des écoles, déposé au Conseil d'Arrondissement par notre élu Laurent Audouin.


Considérant les bienfaits d’une réouverture de la Bièvre du point de vue de la résilience de Paris face au changement climatique, de la préservation de la biodiversité et de l’amélioration du cadre de vie ;

Considérant le contrat de mandature engageant la majorité parisienne, qui prévoit que la réouverture de la Bièvre fera l’objet d’une étude de faisabilité au cours de la première année du mandat, que 50 millions d’Euros seront fléchés dans le PIM pour la réalisation d’une partie de la trame verte (piétonne et végétalisée) et bleue (tronçons de rivière découverte) sur les 6 kilomètres de son parcours parisien, et que sera aménagé dès le début du mandat le parcours sous forme de promenade végétalisée sur la plus grande possible partie du tracé et qu’il sera intégré à l’opération Paris Respire ;

Considérant, enfin, la révision du PLU de Paris qui débute, avec pour ambition de faire du nouveau PLU le premier PLU bioclimatique de France ;

Sur proposition de Laurent Audouin, le conseil du 5e arrondissement forme le vœu que :

  • Soient étudiés dès à présent, et réalisés au plus vite, la piétonnisation et la végétalisation du cours de la Bièvre, en commençant par l’intégration des rues le composant à l’opération Paris-Respire ;

  • Les voies concernées soient dotées d’une signalétique spécifique et d’éléments artistiques dont la réalisation pourra être confiée à des artistes ou aux élèves d’écoles situées le long du tracé ;

  • La réouverture de la Bièvre soit mise à l’étude dans les meilleurs délais afin que la faisabilité de ce projet soit précisée dans la première année de notre mandature, comme prévu ;

  • Soit acté le principe d’une concertation avec les habitants et associations des 13ème et 5ème arrondissement, et plus généralement avec tous les acteurs concernés, en vue de préciser les attentes liées à la réouverture de la Bièvre, et de faire précéder cette concertation par une vaste opération de communication incluant des réunions d’informations dans les quartiers concernés par le projet.

Conseil du 5e arrondissement du 21 septembre 2020 - Vœu relatif à la piétonnisation des abords des écoles

Voeu relatif à la piétonnisation des abords des écoles, déposé au Conseil d'Arrondissement par notre élu Laurent Audouin, par Marie-Christine Lemardeley et par Marine Rosset.


Considérant le besoin de sécurisation et de tranquillité des abords des établissements scolaires, souvent situés dans des artères excessivement circulées, soit parce qu’elles constituent des itinéraires malins, soit parce qu’elles offrent des espoirs de stationnement ;

Considérant que les rues scolaires du 5e sont souvent dotés de trottoirs dont la largeur est sans rapport avec le flux des familles aux heures d’entrée et de sortie des classes ;

Considérant par exemple les écoles de la rue Buffon, classés pour 2018 selon l’association respire en dépassement des normes OMS sur les 3 polluants atmosphériques : NO2 (41 μg/m3 vs 40 limite OMS), PM10 (24 μg/m3 vs 20 limite OMS) et PM2.5 (15 μg/m3 vs 10 limite OMS) ;

Considérant plus généralement l’impact clairement établi de la pollution de l’air sur la santé des personnes fragiles, en premier lieu les jeunes enfants ;

Considérant donc le besoin d’une meilleure qualité de l’air aux abords et à l’intérieur des écoles et considérant le lien direct entre la présence de NO2 et la circulation automobile de proximité ;

Considérant que les approches traditionnelles pour pacifier la circulation, notamment la pose de dos d’âne, ne sont que des pis-allers puisque les deux-roues les esquivent à coup de zig-zag et que les automobiles s’empressent de ré-accélérer, accroissant leur pollution ;

Considérant qu'il est de la responsabilité - au moins morale si ce n’est pénale - des élu·e·s de tout faire pour prévenir un drame de la circulation ;

Considérant les actions entreprises cet été pour piétonniser des parties de la rue Saint-Jacques, la rue des Lyonnais, la rue de l’Arbalète, et considérant que ces actions, loin de perturber la vie de nos quartiers, ont atteint leur but en termes de réduction de la pollution atmosphérique et sonore et d’amélioration de la sécurité des piétons et cyclistes ;

Considérant la nécessité de faire évoluer l’espace public vers de nouveaux usages, et considérant la politique active de la ville de Paris en faveur des modes de circulation doux ;

Considérant que l’approche dite “tactique” permet d’engager des modifications urbaines de manière rapide et très peu coûteuse, grâce à des aménagements légers et éventuellement réversibles au vu des retours d’expérience, et qu’il importe donc de saisir cette opportunité de faire évoluer l’espace public dans le 5e arrondissement ;

Considérant que les Zones à Trafic Limité (ZTL) restent ouvertes aux véhicules d’urgence, aux riverains, aux taxis, aux bus et aux livraisons (dans des horaires à définir au cas-par-cas pour ces dernières), et que ce statut de voie est pleinement compatible avec la sécurité des parisien.ne.s et l’activité économique locale ;

Le conseil du 5e arrondissement, sur la proposition de Laurent Audouin, Marie-Chrisitine Lemardely et Marine Rosset, émet le voeu que :

  • Soient piétonnisées la rue Boutebrie et la rue de la Parcheminerie ; la rue des Bernardins entre le bd St-Germain et la Seine ; la rue de Poissy au sud du bd Saint Germain ; la rue Victor Cousin ; la rue Cujas
     
  • Soit classées Zone à Trafic Limité la partie est de la rue Geoffroy-Saint-Hilaire, la rue Buffon ; la rue de Pontoise.

Conseil du 5e arrondissement du 21 septembre 2020 - Vœu relatif à un moratoire sur le déploiement de la 5G dans l’attente des études sanitaires et environnementales

Vœu relatif à un moratoire sur le déploiement de la 5G dans l’attente des études sanitaires et environnementales, déposé au Conseil d'Arrondissement par notre élu Laurent Audouin

Considérant que le gouvernement ouvre les enchères pour l’attribution des fréquences 5G aux opérateurs téléphoniques le 29 septembre 2020 ; 

Considérant que les premiers services commerciaux 5G devraient être lancés à la fin de l’année 2020 ou début de l’année 2021 ; 

Considérant, que la 5G permettrait selon les équipementiers des débits de données d'1 Gbit/s (1 gigabit par seconde) et pouvant aller dans le futur jusqu'à 10 Gbit/s, soit des débits sans commune mesure avec le débit moyen de la 4G de 40 Mbit/s ; 

Considérant que plusieurs études démontrent que le déploiement de la 5G va augmenter massivement l’émission de gaz à effet de serre ainsi que la consommation énergétique et la consommation de ressources et terres rares nécessaires, d’une part, pour la fabrication et l’usage des équipements 5G, de nouveaux terminaux téléphoniques, d’une multitude d’objets connectés et de serveurs et, d’autre part, par les nouveaux usages induits par la démultiplication du trafic (dit « effet rebond ») ;

Considérant par exemple la Chine où certains opérateurs mettent en veille la 5G car trop énergivore ;

Considérant la déclaration du Président de Bouygues suivant laquelle « la première année de déploiement, la consommation énergétique de tous les opérateurs affichera une augmentation importante » ;

Considérant que la 5G va entraîner l’obsolescence programmée de la fibre et des appareils fonctionnant avec la 4G – alors même que ces services sont loin d’être déployés sur l’ensemble du territoire national – entraînant un gaspillage immense de ressources ;

Considérant dans ces conditions que le déploiement de la 5G est incompatible avec les stipulations de l’Accord de Paris, avec la stratégie nationale bas-carbone de la France et avec l’objectif de neutralité carbone en 2050 voulu par la ville de Paris ;

Considérant par ailleurs que l’ANSES affirme avoir “mis en évidence un manque important, voire une absence de données, relatives aux effets biologiques et sanitaires potentiels” de cette technologie, sa propre étude étant actuellement en cours ;

Considérant en outre que le déploiement massif d’objets connectés allant de pair avec la 5G présente un risque d’accaparement de nos données personnelles venant renforcer le pouvoir de prévision et de contrôle social des géants du numérique sur nos vies ;

Considérant qu’aucune des solutions aux grands problèmes de nos sociétés modernes (lutte contre la pauvreté, crise écologique, inégalités, accès à l’éducation ou à l’alimentation saine, stress et anxiété, maladies chroniques, etc.), que ce soit à Paris ou dans le reste du monde, ne nécessite l’usage de la 5G pour être mises en œuvre ;

Considérant qu’une technologie nouvelle n’est pas automatiquement un facteur de progrès social et humain, et qu’il est légitime de questionner la pertinence de son déploiement dans notre quotidien ; 

Considérant que l’attribution des licences 5G n’a donné lieu à aucun débat démocratique que ce soit lors des élections présidentielles et législatives ou au Parlement alors que la 5G pose un grave problème écologique et une vraie question sanitaire et de société ;

Considérant enfin que la Convention citoyenne pour le climat s’est prononcée en faveur d’un moratoire sur le déploiement de la 5G et que Madame Anne Hidalgo, Maire de Paris, a indiqué publiquement que la Ville appliquera les mesures de ladite Convention ;

Sur proposition de Laurent Audouin, le conseil du 5e arrondissement forme le vœu que :
  • La mairie du 5ème arrondissement se positionne en faveur d’un moratoire sur le déploiement de la 5G en attendant le résultat des études sanitaires et environnementales ;
     
  • Ces études viennent éclairer un vrai débat démocratique, qui doit avoir lieu à l’échelle de Paris et de ses arrondissements, afin de déterminer si nous avons besoin de la 5G au regard de ses possibles conséquences ;
     
  • La révision de la charte parisienne de la téléphonie relative au déploiement de la 5G à Paris ne soit engagée qu’une fois les études nécessaires publiées et soumises au débat démocratique mentionné ci-dessus.

11 sept. 2020

Paris5 • Jusqu’au 15 septembre: s’inscrire pour participer à son Conseil de Quartier

Paris compte 124 Conseils de Quartier, dont quatre dans le cinquième arrondissement. Chaque arrondissement fixe ses propres règles, tant pour la composition des conseils que pour leur fonctionnement et pour leurs prérogatives - le site paris.fr donne la mesure de cette diversité. 
 
A Paris 5, chacun des quatre conseils compte 21 membres, dont treize sont désignés par la maire de l’arrondissement ou sa majorité, à savoir: quatre élus (dont un d’opposition) et neuf représentants de la vie associative. Puis, 8 personnes sont tirées au sort parmi les volontaires, pour représenter les personnes qui travaillent ou habitent dans le quartier. Outre ces huit membres titulaires, le tirage au sort désigne aussi douze suppléants.
 
Le renouvellement des membres du conseil de quartier a lieu en ce moment, pour trois ans. Nous recommandons à toute personne qui s’intéresse à la vie de son quartier de s’inscrire au tirage au sort, en ligne et en quelques clics.
 


24 août 2020

Rentrée scolaire: la Ville de Paris prend ses responsabilités

L'Education Nationale n'a pas (encore) pris les mesures suffisantes pour protéger enfants & adultes dans les écoles primaires. Son «protocole sanitaire» qui régit ces questions a été allégé début juillet et sans réactualisation depuis. En date du 24 aout, il ne prévoit seulement pas de port du masque pour les adultes dans les classes de maternelle. La distanciation sociale est optionnelle, et passe après l'objectif prioritaire qui est d'accueillir tout le monde. Un seul lavage de main est prévu (en plus d'avant le repas et d'après un passage au toilettes): le matin en arrivant; celui de l’après-midi peut être fait «dès l’arrivée au domicile». Les groupes d'élèves peuvent être brassés. Bref, le protocole de l'Education Nationale n'est clairement pas à la mesure de la pandémie. Et ce alors que le groupe de travail de l'Académie de Paris, qui doit «ajuster» les mesures, ne se réunira que le jeudi 27 août.

Dans ces conditions, la DASCO (Direction aux Affaires Scolaires) parisienne a anticipé et publié un mémo de ses consignes. Il rend le porte du masque obligatoire pour les agents qui dépendent de la Ville. Il préconise, pour tous, le lavage des mains «entre 5 et 8 fois par jour». Les parents ne peuvent plus entrer dans l'école, sauf circonstances particulières, et doivent y porter un masque. Le brassage des groupes d'élèves doit être le plus limité possible, pour éviter de mettre tout le monde en quatorzaine en cas de cas avéré.
 
La Ville de Paris a pris ses responsabilités, on ne peut que s'en réjouir.


27 mai 2020

Pour notre santé et notre sécurité, il faut transformer nos rues, pas les décorer!

Dans le cadre de l'urbanisme tactique, face au besoin de distanciation physique et de sécurité des déplacements piétons, les écologistes ont demandé la création de secteurs piétons et la suppression du trafic de transit de plusieurs rues passantes, afin d'y donner concrètement la priorité aux piétons et aux vélos. La réponse de la mairie du 5e est la création de zones de rencontre, où la vitesse est limitée à 20 km/h.

Sur le papier, une zone 20 pourrait constituer un progrès par rapport à la situation actuelle, permettant aux piétons et aux vélos de reconquérir la voie publique.

La réalité est tout autre.

Il suffit de passer par exemple rue Saint-Jacques ou rue Buffon aujourd'hui, ou avoir fréquenté la place du Panthéon durant l'année écoulée, pour constater qu'aucune automobile ou 2 RM n'y respecte la limitation de vitesse ou la priorité aux piétons. Quel parent lâcherait aujourd'hui la main de son enfant sur ces sites ? Aucun. Marcher sur la chaussée revient à se mettre en danger - et d'ailleurs, strictement personne ne s'y risque.
rue Buffon
Affirmer que des panneaux zone 20 ou des marquages au sol changent la donne, sans mettre en place les équipements de voirie limitant effectivement la vitesse des  voitures et 2RM, est un déni de réalité, pour ne pas dire une mise en danger de la vie d'autrui. Ce choix est d’autant plus incompréhensible que les solutions permettant une limitation effective de la vitesse sont des investissements légers, compatibles avec l’approche d’urbanisme tactique : selon les rues, on pourra réduire la largeur de voie, fermer à la circulation de transit (rue piétonne, qui reste compatible avec le passage des riverains, livraisons et transports en commun) ou même déployer des radars. 

Nous dénonçons l'aveuglement d'une mairie qui refuse de regarder en face la réalité.

Nous dénonçons l'obsession automobile, qui fait qu'une rue devrait forcément être ouverte au trafic auto.

Nous appelons à sortir de l'hypocrisie de mesures cosmétiques, prises pour ne pas effaroucher une ultra-minorité de personnes accrochées à leur motorisation personnelle, et qui ignorent de fait les besoins des plus fragiles.

Nous appelons à mettre enfin en oeuvre les changements structurels qui amélioreront concrètement la santé et la sécurité de tou·te·s. 

20 mai 2020

Transport en commun en Ile de France : que fait Valérie Pécresse?

L’exécutif régional n'a pas saisi l'opportunité que représente le déconfinement pour proposer un « new deal » pour les transports en commun sur le modèle de « l’urbanisme tactique » mis en place dans de nombreuses métropoles et notamment Paris pour favoriser les déplacements à pied et à vélo.

Valérie Pécresse qui a dépensé beaucoup d'énergie dans la distribution de masques acquis avec les moyens de la région, et cela à des fins strictement électorales,aurait dû plutôt utiliser son temps à élaborer ’un plan d’amélioration des transports en commun. Elle s'est contentée de limiter l’utilisation des transports (télétravail, attestation des employeurs aux heures de pointe) : une stratégie visant à décourager les usagers sans proposer d’alternative à l’utilisation de la voiture, aucune alternative non plus à toutes celles et tous ceux qui voyagent dans de mauvaises conditions toute l’année. On pense bien sûr à la ligne 13 ou au RER B, mais aussi au temps d’attente et à la presse dans les bus aux heures de pointe. Dans notre quartier le 91 est emblématique de cette situation depuis la mise en place du nouveau plan bus parisiens.

Pourtant l’occasion était excellente pour améliorer les conditions de sécurité des usagers.

Le principe : rendre la circulation des bus et métro plus rapide. Plus fréquents les bus et les rames de métro seraient donc moins chargés. Réserver le métro aux grandes distances. Supprimer de très nombreuses stations pendant la pandémie en conservant toutes les correspondances pour permettre des transports plus rapides sur les trajets longs ce qui pour les mêmes voyages effectués désengorge les rames. Les déplacements courts étant reportés en surface. S'inspirer de l’urbanisme tactique pour rendre la circulation des bus beaucoup plus rapides : des bus en site propre sur les axes structurants, rues dédiées, autoroutes réservées. Imposer la priorité aux bus aux feux de croisement. Rétablir la qualité de la régulation des bus de façon à diminuer l'attente des usagers pendant cette pandémie (distanciation physique) et initier des transformations de nos modes de déplacement en région parisienne, transformations qui auraient pu perdurer pour partie.


Les transports en région parisienne nécessitent une profonde transformation. Dommage que cette occasion n’ait pas été saisie.

13 mai 2020

Conseil du 5e arrondissement du 13 mai 2020 - Vœu relatif à l’aménagement de l’espace de voirie du Ve arrondissement

vœu présenté par Laurent Audouin, conseiller d’arrondissement

Considérant la situation sanitaire créée par la pandémie du Covid-19, qui impose de maintenir le plus possible une distanciation physique d’au moins 1 m entre les personnes ;

Considérant que le 5e présente de nombreuses rues étroites, ne permettant pas aux piétons d’y respecter ce principe de distanciation - à moins de marcher sur la chaussée ;

Considérant que la capacité d’emport des transports en commun est fortement limitée par l’impératif de distanciation physique ;

Considérant que la pollution de l’air est identifiée comme un facteur aggravant les risques de contagion et de développement des formes sévères de la maladie, et considérant donc qu’il est impérieux que le déconfinement ne soit pas synonyme d’un recours massif à l’automobile ou aux 2-roues motorisés ;

Considérant que la circulation à moteur thermique est une source importante de particules et la source majeure des oxydes d’azote, dont les effets sur la santé, en particulier des plus fragiles, enfants et personnes âgées, sont profondément délétères même hors période de pandémie, et que ces polluants sont particulièrement présents à proximité immédiate du trafic ;

Considérant que le vélo et la marche apparaissent dès lors plus que jamais comme les modes de transport à privilégier, et que cela suppose de créer pour ces usages des conditions attractives et sûres ;


Considérant que l’approche dite “tactique” permet d’engager des modifications urbaines de manière rapide et très peu coûteuse, grâce à des aménagements légers et éventuellement réversibles au vu des retours d’expérience, et qu’il importe donc de saisir cette opportunité de faire évoluer l’espace public dans le 5e arrondissement ;


Considérant que les rues piétonnes peuvent rester ouvertes aux véhicules d’urgence, aux riverains, aux taxis, aux bus et aux livraisons (dans des horaires à définir au cas-par-cas pour ces dernières), et que la piétonnisation de rues est donc pleinement compatible avec la sécurité des parisien.ne.s et l’activité économique locale ;


Considérant que la rue Saint-Jacques, dans sa partie centrale, est trop étroite pour être un axe de transit, que la pollution de l’air et le bruit y sont extrêmes lors des périodes habituelles de circulation, et qu’elle ne permet pas la circulation des cyclistes et des piétons dans des conditions acceptables de sécurité ;

Considérant les premières annonces et réalisations de la ville de Paris, en accord avec la préfecture d’Ile-de-France, sur la création de pistes cyclables nord-sud sur le boulevard Saint Michel et la rue Saint Jacques ;

Le conseil du 5e arrondissement, sur la proposition de Laurent Audouin, émet le voeu que :

Soit confirmée la suppression effective d’une voie de circulation le long de la rue Saint Jacques jusqu’à la rue Pierre et Marie Curie, ce qui conduira de facto à la transformation en zone piétonne du tronçon situé entre la rue Soufflot et la rue Gay-Lussac, ainsi que de la partie est de la rue Royer-Collard, de la rue des Fossés Saint Jacques, et de la partie est de la rue Malebranche ;

Soit créé un couloir cyclable bi-directionnel sur le boulevard Saint-Germain en remplacement d’une file de circulation automobile, afin de contribuer à la mise en place du Vélopolitain ;

Soit créé un couloir cyclable bi-directionnel reliant le Luxembourg et les Gobelins via les rues Gay-Lussac, Claude Bernard et l’avenue des Gobelins ;

Soient piétonnisées les rues comportant des écoles : Boutebrie, Bernardins, Boulangers, Buffon, Pontoise, Poissy, Arbalète, Cousin, Cujas, Lyonnais, Brossolette ;

Soient piétonnisées les rues comportant des crèches : Pot-de-Fer, Saint-Victor, Poliveau ;

Soit créé autour de la rue Mouffetard un véritable quartier piéton, délimité par les rues Monge, Claude Bernard, Ulm et Clovis ;

Soient supprimées les bandes stationnement le long de la rue Monge, ce qui permettra à la fois de créer des bandes cyclables continues des deux côtés de la chaussée et d’y élargir les trottoirs.