12 nov. 2020

Zone 30 : une généralisation bienvenue

La Ville envisage le classement en Zone 30 de tout Paris, à l’exception du seul périphérique qui passerait à 50km/h (ce qui est encore au-dessus de sa vitesse moyenne). De quoi s’agit-il, et pourquoi est-ce un de nos plus constants combats ?

Les accidents de personnes sont sensiblement moins graves : être percuté à 30 km/h laisse une chance de survie qui n’existe plus à 50 km/h. Surtout, ils sont nettement moins nombreux : on s’arrête plus facilement quand on va moins vite. Cet apaisement permet une certaine perméabilité de la chaussée aux piétons, les feux y sont moins nécessaires, de même que les barrières. Le sentiment d’insécurité (une terrible violence faite par exemple aux plus âgés !) diminue.

La cohabitation entre motorisés et cyclistes s’y fait plus naturellement, les vitesses devenant similaires. L’apaisement permet des DSC (double sens cyclable). Le dispositif est maintenant rodé, on observe que les chocs frontaux, qui étaient redoutés, n’ont pas lieu : justement parce que cyclistes et automobilistes se voient. Les accidents pour ouverture de portières diminuent drastiquement, pour la même raison. Des « cédez-le-passage » autorisent les cyclistes à franchir les feux rouges quand aucun véhicule ne se présente latéralement, le piéton étant évidemment toujours prioritaire.

Pour les automobilistes, conduire à Paris est un jeu de pédalier entre le frein et l’accélérateur. En Zone 30 on arrive moins vite sur l’obstacle et on s’économise des cycles d’accélération comme de freinage qui sont sources de pollution de l’air, aussi bien que sonore. La vitesse de circulation moyenne des voitures est aujourd’hui à Paris aux alentours de 14 à 15 km/h : s’en tenir à 30 km/h écrête la courbe des vitesses (moins de pics vers le haut, comme vers le bas) sans incidence notable sur la plupart des temps de trajet.
Les Zones 30 sont déjà nombreuses dans le 5e arrondissement. En dehors des grands axes structurants, sa généralisation consistera essentiellement à gommer des morceaux de voies oubliées : la rue Bertholet, celle des Fossés-Saint-Bernard, la rue des Écoles entre Monge et Jussieu, la rue Cuvier le long de Jussieu, ou même la rue Boutebrie quasi piétonnière. Ce sera une simplification du plan de circulation, qui y gagnera en cohérence.