27 mai 2020

Pour notre santé et notre sécurité, il faut transformer nos rues, pas les décorer!

Dans le cadre de l'urbanisme tactique, face au besoin de distanciation physique et de sécurité des déplacements piétons, les écologistes ont demandé la création de secteurs piétons et la suppression du trafic de transit de plusieurs rues passantes, afin d'y donner concrètement la priorité aux piétons et aux vélos. La réponse de la mairie du 5e est la création de zones de rencontre, où la vitesse est limitée à 20 km/h.

Sur le papier, une zone 20 pourrait constituer un progrès par rapport à la situation actuelle, permettant aux piétons et aux vélos de reconquérir la voie publique.

La réalité est tout autre.

Il suffit de passer par exemple rue Saint-Jacques ou rue Buffon aujourd'hui, ou avoir fréquenté la place du Panthéon durant l'année écoulée, pour constater qu'aucune automobile ou 2 RM n'y respecte la limitation de vitesse ou la priorité aux piétons. Quel parent lâcherait aujourd'hui la main de son enfant sur ces sites ? Aucun. Marcher sur la chaussée revient à se mettre en danger - et d'ailleurs, strictement personne ne s'y risque.
rue Buffon
Affirmer que des panneaux zone 20 ou des marquages au sol changent la donne, sans mettre en place les équipements de voirie limitant effectivement la vitesse des  voitures et 2RM, est un déni de réalité, pour ne pas dire une mise en danger de la vie d'autrui. Ce choix est d’autant plus incompréhensible que les solutions permettant une limitation effective de la vitesse sont des investissements légers, compatibles avec l’approche d’urbanisme tactique : selon les rues, on pourra réduire la largeur de voie, fermer à la circulation de transit (rue piétonne, qui reste compatible avec le passage des riverains, livraisons et transports en commun) ou même déployer des radars. 

Nous dénonçons l'aveuglement d'une mairie qui refuse de regarder en face la réalité.

Nous dénonçons l'obsession automobile, qui fait qu'une rue devrait forcément être ouverte au trafic auto.

Nous appelons à sortir de l'hypocrisie de mesures cosmétiques, prises pour ne pas effaroucher une ultra-minorité de personnes accrochées à leur motorisation personnelle, et qui ignorent de fait les besoins des plus fragiles.

Nous appelons à mettre enfin en oeuvre les changements structurels qui amélioreront concrètement la santé et la sécurité de tou·te·s.